Comment s'orienter dans "l'offre psy" ?
Psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychanalyste, psychopraticien, neuro-psy...
Les psys ne manquent pas, et pourtant, quand on se décide à faire le pas, quel désarroi... Comment s'y retrouver et qui choisir ? Quelques repères.
Les étiquettes
- le psychanalyste est autorisé à exercer à partir de son propre travail d'analyse et avec la reconnaissance de ses pairs que matérialise son rattachement à une association, ainsi que ses contributions théoriques.
- le psychothérapeute est officiellement habilité à conduire des suivis de soutien psychologique en libéral. Depuis 2010, c'est un titre rigoureusement encadré par l'ARS qui exige pour l'attribuer un Master 2 de psychologie clinique ou de psychanalyse, une solide formation en psychopathologie dans des écoles agréées par l’État, et des stages. Le titre de psychothérapeute ouvre droit à une inscription sur le registre ADELI des professionnels de la santé.
- le diplôme de psychologue se prépare à l'université et inclut également une formation théorique, des stages, des mémoires. Il ouvre à des spécialisations : psychologie clinique, psychologie du travail, etc. C'est le diplôme requis pour travailler à l'hôpital et dans les CMP.
- l'appellation neuro-psychologue se répand de plus en plus mais elle ne correspond ni à un titre officiel ni à un diplôme. C'est plutôt une sorte de spécialisation permise par quelques Masters ou Diplômes Universitaires.
- les psychiatres sont des médecins, seuls à pouvoir prescrire des médicaments, et seuls psys pour lesquels vous pouvez être systématiquement remboursés. Ils sont souvent très pris, moins disponibles pour des suivis hebdomadaires : renseignez-vous.
- les psychopraticiens proposent des suivis sans pouvoir prétendre à un titre protégé par la loi. Ils peuvent avoir des formations très variées.
Les références théoriques
Mais au-delà de sa formation initiale, chacun de ces professionnels chemine et pratique avec un modèle théorique privilégié, à travers lequel il s'est personnellement (trans-)formé :
- la psychanalyse
- la Gestalt thérapie
- l'analyse systémique
- les TCC (thérapies cognitivo-comportementales)
- la PNL (programmation neuro-linguistique)
- et d'autres courants plus récents : l'hypnose, la pleine conscience, etc.
Ces approches variées correspondent à différentes manières d'envisager l'être humain et son fonctionnement psychique. Elles engagent des suivis plus ou moins longs et en fait ne permettent pas le même type de travail : certaines visent des comportements ou des conduites, d'autres interrogent la racine du symptôme, son origine et la logique psychique à l’œuvre.
Alors... à qui s'adresser ?
On comprend qu'en croisant la formation et les modèles théoriques, on aboutit à un éventail très large. Ces approches sont en effet bien différentes et parfois complémentaires. Certaines sont à la mode, d'autres moins reconnues, d'autres contestées : c'est qu'elles recouvrent toujours une certaine conception de l'être humain et de ce qui l'anime.
Et bien sûr, aucune de ces techniques ne peut plus qu'une autre prétendre à la vérité ni à l'efficacité, d'autant que la qualité d'un travail psychique ne s'apprécie souvent qu'avec le temps. Nos souffrances viennent de loin, elles se sont comme enkystées dans notre histoire : cela ne se détricote pas en un mois !
Certains psys affichent des spécialités en fonction des pathologies (par exemple : addictions, troubles du comportement alimentaire, burn out...) ; cela correspond à une expérience acquise au fil des ans, mais en principe, un psy est à même de travailler quel que soit le symptôme.
La plupart du temps, les psys indiquent aussi s'ils ont l'habitude de recevoir des enfants ou des adolescents, chez qui la construction psychique est en devenir. Enfin certains reçoivent couramment des couples ou des familles.
En conclusion, la seule piste qu'on puisse indiquer, c'est que dès qu'il s'agit de psychisme, c'est d'abord une affaire de personne, de rencontre, de confiance. Votre meilleur guide, c'est votre désir de travailler avec tel ou tel, encore faut-il s'autoriser un premier rendez-vous.